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It is a kingdom that children build out of sight of adults.
It is a theater without a stage of an unknown time where the people gather like in a village’s market place. Princesses, murderers, bears, aliens, all parade in a cheerful and festive crowd. Not only in order to please and attract attention, costumes are handmade with carefully details, allowing the cosplayers to embody their favorite characters.
Despite the sweltering heat, they are of coats, masks, weapons of their heroes, more precisely they become these heroes.
Their gender is not very differentiated, a girl could choose a male character and inversely. This mimesis is amazing and their gestures, expressions are like performance art, often with an assumed provocative attitude: a trans-gender maturation that leads to a transformation into an animal, such a “kawaii” rabbit or a myopic cat. Violence and morbid are alongside with the beauty and enchantment in a cruel world of fairy tales which reveal the human nature.
The catharsis of a mutant generation is stored and shared through networks made of screen mobile phones.These digital mirrors open a kingdom that moves away from childhood. No thought is expressed through the eyes deliberately masked by colored lenses – nothing but a reflection electric increasing a feeling of strangeness and isolation
It is an internal fight. In this crowd, these heroes are alone with their destiny.
Original text in French
Il est un royaume que les enfants construisent loin du regard des adultes.
C’est un théâtre sans scène semblable à une place de marché d’une époque inconnue où se rassemblent les habitants. Des princesses aux meurtriers louches, des ours aux extra-terrestres, ils paradent dans une cohue joyeuse et festive. Non seulement dans le but de plaire et d’attirer le regard, les costumes fait mains avec une grande fidélité et souci des détails, permettent à ceux qui les portent d’incarner leurs personnages favoris.
Malgré la chaleur étouffante, ils revêtent les manteaux, les masques, les armes de leurs héros, et plus exactement ils deviennent leurs propres héros.
Leur choix du genre est assez peu différencié, une fille pourra choisir un « character » masculin et inversement. Ce mimétisme est surprenant et leur gestes, leurs expressions relèvent de la performance, avec souvent une attitude provocante assumée : une maturation trans-genre qui va jusqu’à les transformer en animal, tel un lapin « kawai » ou une chatte myope. La violence et le morbide côtoient la beauté et l’enchantement dans cet univers de contes cruels qui dévoilent le caractère humain sous toutes ses facettes.
Le catharsis d’une génération mutante est mémorisée et partagée sur réseau par écran interposé des téléphones mobiles.
Ces miroirs numériques invitent à voir un royaume qui s’éloigne de l’enfance. Aucune pensée ne s’exprime à travers ces yeux volontairement masqués par des lentilles colorés – rien qu’un reflet électrique qui augmente une impression d’étrangeté et d’isolement
C’est une lutte intérieure. Dans cette foule, ces héros sont seuls face à leur destinée.
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Newspaper Libération: Hyper-connection reveals the loneliness of men (in french)
